La production alimentaire est considérée comme l’un des principaux moteurs du changement climatique, le secteur agricole étant responsable d’au moins 18,4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre1 . Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’érosion des sols induite par l’agriculture conventionnelle devrait entraîner une pénurie d’eau et une diminution du rendement des cultures pouvant atteindre 50 %. Compte tenu des tendances sociodémographiques actuelles, les pratiques agricoles conventionnelles ne suffiront donc pas à nourrir le monde, à atteindre les objectifs d’atténuation du changement climatique2 ou à empêcher de nouvelles pertes de biodiversité.
À la lumière de ces données alarmantes, la Commission européenne a fait de l’agriculture et des systèmes alimentaires durables, ainsi que de la préservation de la biodiversité, des priorités dans les récents plans d’action de l’Union Européenne (UE), notamment via le Pacte vert pour l’Europe, la stratégie « De la ferme à la table » et la Stratégie en faveur de la biodiversité à horizon 2030. Pourtant, la Politique Agricole Commune (PAC) et les subventions européennes accordées à l’agriculture ne sont toujours pas suffisamment liées à des pratiques écologiques ou régénératrices.
Elles s’appuient fortement sur des mécanismes et structures encourageant une agriculture intensive axés sur les résultats (par exemple, via des paiements directs aux agriculteurs basés sur les hectares ou des prix à la consommation peu élevés). Ces mécanismes contribuent à maintenir à faire perdurer des systèmes agricoles non durables3 . L’Union européenne et les gouvernements nationaux bénéficieraient grandement de l’inclusion et de la promotion d’alternatives souvent négligées, notamment celle de l’Agriculture régénérative. Nous présentons une série de recommandations visant à souligner l’importance capitale de ces pratiques agricoles régénératrices et à favoriser leur intégration dans la formation professionnelle des agriculteurs.
